jeudi 19 janvier 2012

Les poètes maudits

L'image est belle et nostalgise
On y voit une noir' soupente

Une ombre y est penchée, assise

Dans cette chambre renfermée

Où la lumière est confinée

A un' maigre bougie fumante


L'image est belle et obsolète

Gravure pour les bouquinistes

Il faut élargir la palette

Dépoussiérer les vieux poncifs

Corriger les truismes poussifs

Pour un regard plus réaliste


Ne les cherchez pas sous les toits

Où la lumièr' cherche sa voie

Sous les paupières alourdies

Ils vont au milieu de la vie


Ne les cherchez pas sous les toits

Dans un triste capharnaüm

Où la lumièr' cherche sa voie

Sous les paupières alourdies

Ils gliss'nt au milieu de la vie

Ils avanc'nt au milieu des hommes


Leurs mots ne cherchent pas la rime

Ils crient contre les murs stupides

Ils ne pêchent pas à la ligne

Pour une facile émotion

Pour défricher une scansion

Ils n'ont pas d'images limpides


Ne les cherchez pas sous les toits

Où la lumièr' cherche sa voie

Sous les paupières alourdies

Ils vont au milieu de la vie


Les croirez-vous dans l'autre monde

Evaporés par l'omniscience

Réduits par les pixels, les ondes

La transparence du présent ?

Dans l'ombre pas un seul talent

Qui ne vienne à la connaissance ?


Rassurance sur le revers

Des vieux tailleurs, des vieux costumes

Œ
illèr's devant le gouffre ouvert
L'indifférence qui prédit

La mort du poète maudit

Et son anonymat posthume


Ne les cherchez pas sous les toits

Où la lumièr' cherche sa voie

Sous l'indifférence engourdie

Ils ont déjà quitté la vie.

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