Il y'avait là terres flambant,
Des armées hirsutes d'ajoncs.
Il y'avait là tertres sanglants,
Bruyères tapies, noisetiers,
Granit affleurant, soleil blond,
Ou pluie sur le pays entier.
Il y'avait là fermes sérieuses,
L'étable et la terre battue,
Murs épais et bêtes rugueuses
Et l'aire où battre le blé chaud.
Il y'avait paysans bourrus,
Toujours le pain près du couteau.
Il y'avait là grandes vacances,
Sandales crues craquant d'éteules,
La silhouette émue qui danse ;
La mélancolie du départ,
Amour d'enfant qui finit seul,
L'ombre fuyant sous les hangars.
Il y'avait là des avenirs,
L'euphorie de la vie brillante
Prise entre les proues des navires,
La mer, les champs, la terre encore,
Les espaces comme la sente,
La promesse aux digues des ports.
Il y'avait là … Qui s'en souvient ?
Tout est désormais charbon noir.
Quel orage ne laisse rien
Après son ultime rafale ?
Il n'est plus là qu'un dernier soir,
Sol ravagé, terre fatale.
jeudi 19 janvier 2012
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